Michel Sardou
18 ans, 18 jours
Elle m'a joué, câline,L'Acte Trois, le grand air,L'harmonie mandoline,L'envol des filles de Pair.Et comme dans ce vieux filmOù il dit : "T'as d'beaux yeux."Elle m'a dit "Embrassez-moi."Et "Salut, adieu."Elle m'a écrit Céline"Voyage au bout d'la nuit"En larmes glycérineTout en mélancolie.L'amour de cette nuitN'est plus celui d'hier,Tellement d'hommes dans ma vie,Tellement d'amour à faire.Dix-huit ans dix-huit joursEt un besoin d'amourA ne plus s'endormir,A se laisser mourirPour n'importe quel hommeD'un pont dans la Garonne,D'un pont dans Garonne.Elle a pleuré, gamine,Avant de s'envolerDans un avion de ligne,Paris-Rome, un aller.Et comme dans ce vieux filmOù il dit : "T'as d'beaux yeux."Elle m'a dit "Embrassez-moi."Et "Salut, adieu."Elle m'a chanté, divine,La symphonie des sphèresDes paroles enfantinesSur une musique à faire.L'amour de cette nuitN'est plus celui d'hier,Tellement d'hommes dans ma vie,Tellement d'amour à faire.Dix-huit ans dix-huit joursEt un besoin d'amourA ne plus s'endormir,A se laisser mourirPour n'importe quel hommeD'un pont dans Garonne.Dix-huit ans dix-huit joursEt un besoin d'amourA ne plus s'endormir,A se laisser mourirPour n'importe quel hommeD'un pont dans Garonne,D'un pont de la Garonne.