MELHORES MÚSICAS / MAIS TOCADAS
georges brassens - à l ombre des maris
Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage,Si j'avais eu l'honneur de commander aù bord,A bord du Titanic quand il a fait naufrage,J'aurais crié:"Les femm's adultères d'abord!"Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière ...Car, pour combler les v?ux, calmer la fievre ardenteDu pauvre solitaire et qui n'est pas de bois,Nulle n'est comparable à l'epouse inconstante.Femmes de chefs de gar', c'est vous la fleur des bois.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Quant à vous, messeigneurs, aimez à votre guise,En ce qui me concerne, ayant un jour comprisQu'une femme adultère est plus qu'une autre exquise,Je cherche mon bonheur à l'ombre des maris.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...A l'ombre des maris mais, cela va sans dire,Pas n'importe lesquels, je les tri', les choisis.Si madame Dupont, d'aventure, m'attire,Il faut que, par surcroit, Dupont me plaise aussi!Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Il convient que le bougre ait une bonne poireSinon, me ravisant, je détale à grands pas,Car je suis difficile et me refuse à boireDans le verr; d'un monsieur qui ne me revient pas.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Ils sont loins mes débuts ou, manquant de pratique,Sur des femmes de flics je mis mon dévolu.Je n'étais pas encore ouvert à l'esthétique.Cette faute de gout je ne la commets plus.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Oui, je suis tatillon, pointilleux, mais j'estimeQue le mari doit être un gentleman complet,Car on finit tous deux par devenir intimesA force, à force de se passer le relaisNe jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Mais si l'on tombe, hélas! sur des maris infames,Certains sont si courtois, si bons si chaleureux,Que, même apres avoir cessé d'aimer leur femme,On fait encore semblant uniquement pour eux.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...C'est mon cas ces temps-ci, je suis triste, malade,Quand je dois faire honneur à certaine pecore.Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade,Et, pour garder l'ami, je la cajole encore.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Non contente de me dé plaire, elle me trompe,Et les jours ou, furieux, voulant tout mettre à basJe cri:"La coupe est pleine, il est temps que jerompe!"Le mari me suppli':"Non ne me quittez pas!"Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Et je reste, et, tous deux, ensemble on se flagorne.Moi, je lui dis:"C'est vous mon cocu préféré."Il me réplique alors:"Entre toutes mes cornes,Celles que je vous dois, mon cher, me sont sacrées."Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,Je suis derrière...Et je reste et, parfois, lorsque cette pimbecheS'attarde en compagni' de son nouvel amant,Que la nurse est sorti', le mari à la peche,C'est moi, pauvre de moi! qui garde les enfants.Ne jetez pas la pierre à la femme adultère.
georges brassens - à l ombre du coeur de ma mie
A l'ombre du c?ur de ma mieUn oiseau s'était endormiUn jour qu'elle faisait semblantD'être la Belle au bois dormantEt moi, me mettant à genouxBonnes fées, sauvegardez-nousSur ce c?ur j'ai voulu poserUne manière de baiserAlors cet oiseau de malheurSe mit à crier " Au voleur "" Au voleur " et " A l'assassin "Comm' si j'en voulais à son seinAux appels de cet étourneauGrand branle-bas dans LanderneauTout le monde et son père accourtAussitôt lui porter secoursTant de rumeurs, de grondementsOnt fait peur aux enchantementsEt la belle désabuséeFerma son c?ur à mon baiserEt c'est depuis ce temps, ma s?urQue je suis devenu chasseurQue mon arbalète à la mainJe cours les bois et les chemins
georges brassens - à la varenne
Les bourgeois rupinsCeux qu'ont les moyensS'en vont l'été s'fair' plumer à Deauville.Quand on n'a pas l'souOn va n'importe oùOù ça coûte pas des prix fous.Car à mon avis,C'est pas pour bibiLes endroits où l'on fait des chichis.Moi, j'ai mon golf et mon bateau,Ma plage et mon casinoÀ la Varenne.Moi, je n'vais pas avec les grosÀ Dinard à Saint-MaloFair' des fredaines.Moi, dans un bar à gigolos,Payer vingt balles un sirop,Ça m'frait d'la peineMoi, j'préfèr' un p'tit caboulotOù qu'on boit du picoloAu bord de l'eau.On n'a pas d'négrosComme à MonacoQui font du jazz à mille francs la séanceAu son d'un phonoOu d'un vieux pianoC'est quat' sous pour un tangoEt comme on peut pasSe payer tout çaY a des boîtes à deux ronds la java.Moi, j'ai mon golf et mon bateau,Ma plage et mon casinoÀ la VarenneMoi, j'y connais des dactylosQui sont plus chouett's en maillotQu'bien des mondaines.Moi, dans un bar à gigolos,Payer vingt balles un sirop,Ça m'frait d'la peineMoi, j'préfèr' un p'tit caboulotOù qu'on boit du picoloAu bord de l'eau.
georges brassens - à mireille
Ne tremblez pas, mais je dois le dire elle fut assassinée aucouteau parun fichu mauvais garçon, dans sa chambre, là-bas derrière lePanthéon,rue Descartes, où mourut Paul Verlaine.O! oui, je l'ai bien aimée ma petite "Petit Verglas" àmoi si bonneet si douce et si triste. Pourquoi sa tristesse ? Je ne l'avaispasdeviné, je ne pouvais pas le deviner.Non, je l'ai su après tu me l'avais caché que ton père était mortsurl'échafaud, Petit Verglas ! J'aurais bien dû le comprendreà tes sourires.J'aurais dû le deviner à tes petits yeux, battus de sang, àton bleuregard indéfinissable, papillotant et plein de retenue.Et moi qui avais toujours l'air de te dire " Mademoiselle,voulez-vouspartager ma statue ? " Ah ! J'aurais dû comprendre àtes sourires, tesyeux bleus battus et plein de retenue.Et je t'appelais comme ça, le Petit Verglas, que c'est bêteun poète !O! petite chair transie ! Moi, je l'ai su après que ton pèreétait mort ainsi...Pardonne-moi, Petit Verglas. Volez, les anges !
georges brassens - à mon frère revenant d italie
Ainsi, mon cher, tu t'en reviensDu pays dont je me souviens,Comme d'un rêve,De ces beaux lieux où l'orangerNaquit pour nous dédommagerDu péché d'Eve.Tu l'as vu, ce fantôme altierQui jadis eut le monde entierSous son empire.César dans sa pourpre est tombé ;Dans un petit manteau d'abbéSa veuve expire.Tu t'es bercé sur ce flot purOù Naples enchâsse dans l'azurSa mosaïque,Oreiller des lazzaroniOù sont nés le macaroniEt la musique.Qu'il soit rusé, simple ou moqueur,N'est-ce pas qu'il nous laisse au c?urUn charme étrange,Ce peuple ami de la gaietéQui donnerait gloire et beautéPour une orange ?Ischia ! c'est là qu'on a des yeux,C'est là qu'un corsage amoureuxSerre la hanche.Sur un bas rouge bien tiréBrille, sous le jupon doré,La mule blanche.Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vuTes jeunes filles que pied nuDans la poussière.On les endimanche à prix d'or ;Mais ton pur soleil brille encorSur leur misère.Quoi qu'il en soit, il est certainQue l'on ne parle pas latinDans les Abruzzes,Et que jamais un postillonN'y sera l'enfant d'ApollonNi des neuf Muses.Toits superbes ! froids monuments !Linceul d'or sur des ossements !Ci-gît Venise.Là mon pauvre c?ur est resté.S'il doit m'en être rapporté,Dieu le conduise !Mais de quoi vais-je ici parler ?Que ferait l'homme désolé,Quand toi, cher frère,Ces lieux où j'ai failli mourir,Tu t'en viens de les parcourirPour te distraire?Frère, ne t'en va plus si loin.D'un peu d'aide j'ai grand besoin,Quoi qu'il m'advienne.Je ne sais où va mon chemin,Mais je marche mieux quand ta mainSerre la mienne.
georges brassens - au bois de mon coeur
Au bois d'Clamart y a des petit's fleursY a des petit's fleursY a des copains au, au bois d'mon c?urAu, au bois d'mon c?urAu fond de ma cour j'suis renomméJ'suis renomméPour avoir le c?ur mal faméLe c?ur mal faméAu bois d'Vincenn's y a des petit's fleursY a des petit's fleursY a des copains au, au bois d'mon c?urAu, au bois d'mon c?urQuand y a plus d'vin dans mon tonneauDans mon tonneauIls n'ont pas peur de boir' mon eauDe boire mon eauAu bois d'Meudon y a des petit's fleursY a des petit's fleursY a des copains au, au bois d'mon c?urAu, au bois d'mon c?urIls m'accompagn'nt à la mairieA la mairieChaque fois que je me marieQue je me marieAu bois d'Saint-Cloud y a des petit's fleursY a des petit's fleursY a des copains au, au bois d'mon c?urAu, au bois d'mon c?urChaqu' fois qu'je meurs fidèlementFidèlementIls suivent mon enterrementMon enterrement...des petites fleurs...Au, au bois d'mon c?ur...
georges brassens - auprès de mon arbre
J'ai plaqué mon chêneComme un saligaudMon copain le chêneMon alter egoOn était du même boisUn peu rustique un peu brutDont on fait n'importe quoiSauf naturell'ment les flûtesJ'ai maint'nant des frênesDes arbres de judéeTous de bonne graineDe haute futaieMais toi, tu manque à l'appelMa vieille branche de campagneMon seul arbre de NoëlMon mât de cocagneAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûM'éloigner d' mon arbreAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûLe quitter des yeuxJe suis un pauvr' typeJ'aurais plus de joieJ'ai jeté ma pipeMa vieill' pipe en boisQu'avait fumé sans s' fâcherSans jamais m'brûlé la lippeL'tabac d'la vache enragéeDans sa bonn' vieill' têt' de pipeJ'ai des pip's d'écumeOrnées de fleuronsDe ces pip's qu'on fumeEn levant le frontMais j'retrouv'rai plus ma foiDans mon c?ur ni sur ma lippeLe goût d'ma vieill' pipe en boisSacré nom d'un' pipeAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûM'éloigner d' mon arbreAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûLe quitter des yeuxLe surnom d'infâmeMe va comme un gantD'avecques ma femmeJ'ai foutu le campParc' que depuis tant d'annéesC'était pas un' sinécureDe lui voir tout l'temps le nezAu milieu de la figureJe bas la campagnePour dénicher laNouvelle compagneValant celles-làQui, bien sûr, laissait beaucoupTrop de pierr's dans les lentillesMais se pendait à mon couQuand j'perdais mes billesAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûM'éloigner d' mon arbreAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûLe quitter des yeuxJ'avais un' mansardePour tout logementAvec des lézardesSur le firmamentJe l'savais par c?ur depuisEt pour un baiser la courseJ'emmenais mes bell's de nuitsFaire un tour sur la grande ourseJ'habit' plus d' mansardeIl peut désormaisTomber des hall'bardesJe m'en bats l'?il maisMais si quelqu'un monte aux cieuxMoins que moi j'y paie des prunesY a cent sept ans qui dit mieux,Qu' j'ai pas vu la luneAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûM'éloigner d' mon arbreAuprès de mon arbreJe vivais heureuxJ'aurais jamais dûLe quitter des yeux
georges brassens - avoir un bon copain
Georges Brassens
AVOIR UN BON COPAIN
Paroles: Jean Boyer, musique: W. Heymann, 1931
Avoir un bon copain
Voilà ce qui y'a de meilleur au monde
Oui, car, un bon copain
C'est plus fidèle qu'une blonde
Unis main dans la main
A chaque seconde
On rit de ses chagrins
Quand on possède un bon copain
C'est le printemps
On a vingt ans
Le coeur et le moteur
Battent gaiement
Droit devant nous
Sans savoir où
Nous filons comme des fous
Car aujourd'hui
Tout nous sourit
Dans une auto
On est bien entre amis
Aussi chantons
Sur tous les tons
Le bonheur d'être garçon!
Avoir un bon copain
Voilà ce qui y'a de meilleur au monde
Oui, car, un bon copain
C'est plus fidèle qu'une blonde
Unis main dans la main
A chaque seconde
On rit de ses chagrins
Quand on possède un bon copain
georges brassens - ballade à la lune
C'était, dans la nuit brune,Sur un clocher jauni,La lune,Comme un point sur un "i".Lune, quel esprit sombrePromène au bout d'un fil,Dans l'ombre,Ta face et ton profil ?Es-tu l'?il du ciel borgne ?Quel chérubin cafardNous lorgneSous ton masque blafard ?Est-ce un ver qui te rongeQuand ton disque noirciS'allongeEn croissant rétréci ?Es-tu, je t'en soupçonne,Le vieux cadran de ferQui sonneL'heure aux damnés d'enfer ?Sur ton front qui voyage,Ce soir ont-ils comptéQuel âgeA leur éternité ?Qui t'avait éborgnéeL'autre nuit ? T'étais-tuCognéeContre un arbre pointu ?Car tu vins, pâle et morne,Coller sur mes carreauxTa corne,A travers les barreaux.Lune, en notre mémoire,De tes belles amoursL'histoireT'embellira toujours.Et toujours rajeunie,Tu seras du passantBénie,Pleine lune ou croissant.Et qu'il vente ou qu'il neige,Moi-même, chaque soir,Que fais-je,Venant ici m'asseoir ?Je viens voir à la brune,Sur le clocher jauniLa luneComme un point sur un "i".Je viens voir à la brune,Sur le clocher jauni,La lune,Comme un point sur un "i".
georges brassens - ballade des dames du temps jadis
Dites moy ou, n'en quel paysEst Flora la belle Romaine,Archipiades, né ThaïsQui fut sa cousine germaine,Echo parlant quand bruyt on maineDessus rivière ou sus estanQui beaulté ot trop plus qu'humaine.Mais ou sont les neiges d'antan?Qui beaulté ot trop plus qu'humaine.Mais ou sont les neiges d'antan?Ou est très sage Hélloïs,Pour qui chastré fut et puis moynePierre Esbaillart a Saint Denis?Pour son amour ot ceste essoyne.Semblablement, ou est royneQui commanda que buridanFut geté en ung sac en Saine?Mais ou sont les neiges d'antan?Fut geté en ung sac en Saine?Mais ou sont les neiges d'antan?La royne blanche comme lisQui chantoit a voix de seraine,Berte au grand pié, Bietris, AlisHaremburgis qui tient le Maine,Et Jehanne la bonne LorraineQu'Englois brûlèrent a Rouen;Où sont ils, ou Vierge souveraine?Mais où sont les neiges d'antan?Où sont ils ou Vierge souveraine?Mais où sont les neiges d'antan?Prince, n'enquérez de sepmaineOu elles sont, ne de cest an,Qu'a ce refrain ne vous remaine:Mais ou sont les neiges d'antan?Qu'a ce refrain en vous remaine;Mais ou sont les neiges d'antan?
georges brassens - bécassine
Un champ de blé prenait racineSous la coiffe de Bécassine,Ceux qui cherchaient la toison d'orAilleurs avaient bigrement tort.Tous les seigneurs du voisinage,Les gros bonnets, grands personnages,Rêvaient de joindre à leur blasonUne boucle de sa toison.Un champ de blé prenait racineSous la coiffe de Bécassine.C'est une espèce de robin,N'ayant pas l'ombre d'un lopin,Qu'elle laissa pendre, vainqueur,Au bout de ses accroche-c?urs.C'est une sorte de manant,Un amoureux du tout-venantQui pourra chanter la chansonDes blés d'or en toute saisonEt jusqu'à l'heure du trépas,Si le diable s'en mêle pas.Au fond des yeux de BécassineDeux pervenches prenaient racine,Si belles que SémiramisNe s'en est jamais bien remis'.Et les grands noms à majuscules,Les Cupidons à particulesAuraient cédé tous leurs acquêtsEn échange de ce bouquet.Au fond des yeux de BécassineDeux pervenches prenaient racine.C'est une espèce de gredin,N'ayant pas l'ombre d'un jardin,Un soupirant de rien du toutQui lui fit faire les yeux doux.C'est une sorte de manant,Un amoureux du tout-venantQui pourra chanter la chansonDes fleurs bleu's en toute saisonEt jusqu'à l'heure du trépas,Si le diable s'en mêle pas.A sa bouche, deux belles guignes,Deux cerises tout à fait dignes,Tout à fait dignes du panierDe madame de Sévigné.Les hobereaux, les gentillâtres,Tombés tous fous d'elle, idolâtres,Auraient bien mis leur bourse à platPour s'offrir ces deux guignes-là,Tout à fait dignes du panierDe madame de Sévigné.C'est une espèce d'étranger,N'ayant pas l'ombre d'un verger,Qui fit s'ouvrir, qui étrennaSes joli's lèvres incarnat.C'est une sorte de manant,Un amoureux du tout-venantQui pourra chanter la chansonDu temps des ceris's en tout' saisonEt jusqu'à l'heure du trépas,Si le diable s'en mêle pas.C'est une sorte de manant,Un amoureux du tout-venantQui pourra chanter la chansonDu temps des ceris's en tout' saisonEt jusqu'à l'heure du trépas,Si le diable s'en mêle pas.
georges brassens - bonhomme
Malgré la bise qui mordLa pauvre vieille de sommeVa ramasser du bois mortPour chauffer BonhommeBonhomme qui va mourirDe mort naturelleMélancolique, elle vaA travers la forêt blêmeOù jadis elle rêvaDe celui qu'elle aimeQu'elle aime et qui va mourirDe mort naturelleRien n'arrêtera le coursDe la vieille qui moissonneLe bois mort de ses doigts gourdsNi rien ni personneCar Bonhomme va mourirDe mort naturelleNon, rien ne l'arrêteraNi cette voix de malheurQui dit : " Quand tu rentrerasChez toi, tout à l'heureBonhomm' sera déjà mortDe mort naturelle "Ni cette autre et sombre voixMontant du plus profond d'elleLui rappeler que, parfoisIl fut infidèleCar Bonhomme, il va mourirDe mort naturelle
georges brassens - boulevard du temps qui passe
A peine sortis du berceau,Nous sommes allés faire un sautAu boulevard du temps qui passe,En scandant notre " Ça ira "Contre les vieux, les mous, les gras,Confinés dans leurs idées basses.On nous a vus, c'était hier,Qui descendions, jeunes et fiers,Dans une folle sarabande,En allumant des feux de joie,En alarmant les gros bourgeois,En piétinant leurs plates-bandes.Jurant de tout remettre à neuf,De refaire quatre-vingt-neuf,De reprendre un peu la Bastille,Nous avons embrassé, goulus,Leurs femmes qu'ils ne touchaient plus,Nous avons fécondé leurs filles.Dans la mare de leurs canardsNous avons lancé, goguenards,Force pavés, quelle tempête!Nous n'avons rien laissé debout,Flanquant leurs credos, leurs tabousEt leurs dieux, cul par-dessus tête.Quand sonna le " cessez-le-feu "L'un de nous perdait ses cheveuxEt l'autre avait les tempes grises.Nous avons constaté soudainQue l'été de la Saint-MartinN'est pas loin du temps des cerises.Alors, ralentissant le pas,On fit la route à la papa,Car, braillant contre les ancêtres,La troupe fraîche des cadetsAu carrefour nous attendaitPour nous envoyer à Bicêtre.Tous ces gâteux, ces avachis,Ces pauvres sépulcres blanchisChancelant dans leur carapace,On les a vus, c'était hier,Qui descendaient jeunes et fiers,Le boulevard du temps qui passe.
georges brassens - brave margot
Margonton la jeune bergèreTrouvant dans l'herbe un petit chatQui venait de perdre sa mèreL'adoptaElle entrouvre sa colleretteEt le couche contre son seinC'était tout c'quelle avait pauvretteComm' coussinLe chat la prenant pour sa mèreSe mit à téter tout de goEmue, Margot le laissa faireBrav' MargotUn croquant passant à la rondeTrouvant le tableau peu communS'en alla le dire à tout l'mondeEt le lendemainQuand Margot dégrafait son corsagePour donner la gougoutte à son chatTous les gars, tous les gars du villageEtaient là, la la la la la laEtaient là, la la la la laEt Margot qu'était simple et très sagePrésumait qu'c'était pour voir son chatQu'tous les gars, tous les gars du villageEtaient là, la la la la la laEtaient là, la la la la laL'maître d'école et ses potachesLe mair', le bedeau, le bougnatNégligeaient carrément leur tâchePour voir çaLe facteur d'ordinair' si prestePour voir ça, n'distribuait plusLes lettres que personne au resteN'aurait luesPour voir ça, Dieu le leur pardonneLes enfants de c?ur au milieuDu Saint Sacrifice abandonnentLe saint lieuLes gendarmes, mêm' mes gendarmesQui sont par natur' si ballotsSe laissaient toucher par les charmesDu joli tableauQuand Margot dégrafait son corsagePour donner la gougoutte à son chatTous les gars, tous les gars du villageEtaient là, la la la la la laEtaient là, la la la la laEt Margot qu'était simple et très sagePrésumait qu'c'était pour voir son chatQu'tous les gars, tous les gars du villageEtaient là, la la la la la laEtaient là, la la la la laMais les autr's femmes de la communePrivées d'leurs époux, d'leurs galantsAccumulèrent la rancunePatiemmentPuis un jour ivres de colèreElles s'armèrent de bâtonsEt farouches elles immolèrentLe chatonLa bergère après bien des larmesPour s'consoler prit un mariEt ne dévoila plus ses charmesQue pour luiLe temps passa sur les mémoiresOn oublia l'évènementSeul des vieux racontent encoreA leurs p'tits enfantsQuand Margot dégrafait son corsagePour donner la gougoutte à son chatTous les gars, tous les gars du villageEtaient là, la la la la la laEtaient là, la la la la laEt Margot qu'était simple et très sagePrésumait qu'c'était pour voir son chatQu'tous les gars, tous les gars du villageEtaient là, la la la la la laEtaient là, la la la la la
georges brassens - c était un peu leste
Et quand elle eut fini de coudre le linceulEt de faire la sieste,La veuve a décidé de ne pas rester seuleC'était un peu leste.Et quand elle eut fini de couver ce desseinElle mit sa veste,Et vint frapper chez moi, son plus proche voisin,C'était un peu leste.Et quand elle eut fini la dernière bouchéeD'un repas modeste,Ell' dit : "Il se fait tard, c'est l'heur' de secoucher",C'était un peu leste.Et quand elle eut fini de bassiner le lit,Alea jacta est(e),Dans ses bras accueillants, j'étais enseveli,C'était un peu leste.Et quand elle eut fini d' me presser sur son c?ur,De leurs voix célestesLes anges d'alentour soupiraient tous en ch?ur,C'était un peu leste.Et quand elle eut fini d' reprendre ses esprits,Elle manifesteLa fâcheuse intention de m'avoir pour mari,C'était un peu leste.Et quand elle eut fini de tenir ces propos,Tonnerre de Brest(e) !Je la flanquai dehors avec ses oripeaux,C'était un peu leste.Et quand elle eut fini de dévaler l' perronEt dit : "J' te déteste",Elle se pendit au cou d'un troisième larron,C'était un peu leste.Et quand elle fut sortie de mon champ visuel,Parfumés d'un zeste,Je bus cinq à six coups, l'antidote usuel,C'était un peu leste.Et quand j'eus bien cuvé mon vin, je me suis dit,Regrettant mon geste,Que j'avais peut-être pas été des plus gentils,C'était un peu leste.Et quand ell' m'entendit fair' mon mea culpa,La petite peste,Me fit alors savoir qu'ell' ne m'en voulait pas,C'était un peu leste.Et quand à l'avenir ell' tomb'ra veuve encor,Son penchant funeste,Qu'elle vienne frapper chez moi dès la levée du corpsSans d'mander son reste !
Cds georges brassens á Venda